Café Coach organisé par Co&Axial et animé par Bertrand MANGIN le 21 avril 2022 sur le thème « Le coach et l’argent ».
Humain et bienveillant, le coach exerce sont métier par vocation. Pour autant, il a besoin de vivre de son métier ! D’où ce partage entre pairs, sur le sujet de l’argent. Un sujet essentiel et à la fois tabou. Voici quelques questions abordées :
- Peut-on gagner de l’argent en étant Coach ?
- Quel est votre rapport à l’argent en tant que professionnel œuvrant “dans l’humain” ?
- Peut-on moralement et éthiquement “faire du business” dans ce métier ?
- Et tant d’autres questions et réflexions, que nous vous invitons à découvrir dans cet article. Bonne lecture à vous !
Quel est le rôle de l’argent ?
A l’origine, l’argent a pour objectif de remplacer le troc. C’est un outil qui permet de transférer un élément qui a une valeur d’une personne à une autre. C’est lorsque l’argent devient une fin en soi qu’il pose problème.
« L’argent qu’on possède est l’instrument de la liberté; celui qu’on pourchasse est celui de la servitude. »
Jean-Jacques Rousseau
Notre relation à l’argent est issue des modèles familiaux et sociaux et ponctuée d’histoires personnelles avec l’argent. Cette histoire qui nous est propre a laissé des traces émotionnelles diverses.
Si le coach n’est pas au clair dans sa relation à l’argent, il fera face à diverses difficultés au moment de valoriser et vendre son activité : émotions désagréables, syndrome de l’imposteur…
Le métier de coach s’appuie souvent sur une forme de vocation altruiste. Il permet de s’enrichir humainement et personnellement. Néanmoins, il est légitime qu’il permette également au coach de pouvoir vivre sereinement de sa pratique.
Comment établir la valeur des prestations de coaching ?
Aujourd’hui, les tarifs des accompagnements de coaching sont très variables sans que les raisons de cette variabilité soient lisibles. Le métier de coach étant non réglementé, nous trouvons différents modes d’accompagnement et différents niveaux de professionnalisation derrière cette dénomination. Cette hétérogénéité de pratiques et de valeur ajoutée amène le terme de coach à être l’objet de nombreux propos de dénigrement.
Les fédérations professionnelles de coach comme EMCC ou ICF ont entre autres pour but de communiquer sur notre métier (auprès de la presse, du grand public) et de cadrer la profession via des chartes déontologiques. La portée de leur action intervient plus en termes d’image que de valeur financière.
« Aujourd’hui les gens connaissent le prix de tout et la valeur de rien. »
Oscar Wilde
Être coach a-t-il un coût ?
Aucun diplôme n’est requis pour lancer une activité de coach. Néanmoins, une formation initiale préalable à l’exercice de ce métier nous semble un prérequis incontournable. Parmi les nombreuses écoles et prestations disponibles, une formation délivrant un titre de coach professionnel RNCP est un gage de qualité. Le contenu des enseignements dispensés et leur adéquation avec la réalité des métiers ont été reconnus par la CNCP (Commission Nationale de la Certification Professionnelle, sous l’autorité du ministère du Travail).
Par ailleurs, un coach professionnel se doit de s’inscrire dans une démarche de développement continu. Pour cela, il se forme régulièrement et se fait superviser, c’est-à-dire qu’il fait appel à d’autres professionnels pour analyser sa pratique de coach, l’approfondir et la développer. (lire notre article sur la supervision)
Enfin, pour être à l’aise dans sa posture, le coach doit avoir réalisé un travail en profondeur sur lui. Ce travail lui permet de mieux se connaître. Il lui permet aussi de prendre soin de soi au quotidien pour développer et entretenir sa justesse et sa bienveillance. (lire notre article Kit de soin du Coach)
On peut donc dire que le professionnalisme du coach a une valeur, à la fois au travers de l’investissement financier qu’il requiert et de l’investissement personnel qu’il demande.
Quelle valeur apporte un coaching ?
Le coaching est une prestation d’accompagnement à haute valeur transformationnelle. En effet, le coach vend une transformation sur le long terme dans laquelle il prend soin à autonomiser son client. Au cours de ce cheminement, il a un engagement de moyen, non de résultat, car ce dernier est en partie corrélé à l’engagement du client. La valeur de cette prestation correspond donc à la valeur ajoutée que cette transformation apporte. Elle représente un investissement pour l’avenir du client. Elle est également à mettre au regard du coût généré par un statut quo, si le client décide de ne rien changer.
Et vous, combien vous seriez prêt à investir pour vous-même, pour votre épanouissement… ?
À combien vous estimez votre bien-être ?
Quel modèle économique peut convenir au coach ?
Nombre de coachs n’ont pas la fibre commerciale. Et beaucoup viennent au coaching par reconversion en passant d’un statut de salarié à un statut d’indépendant. Cela implique une complète révolution dans leur rapport à l’argent.
Certaines formations de coaching intègrent dans leur programme une partie dédiée à tout ce qui n’est pas coaching dans le coaching : prospecter, valoriser ses services, établir des contrats, facturer et se faire payer. Néanmoins, lorsque le coach est en situation de définir son modèle économique il peut se sentir inconfortable. Et cet inconfort peut même augmenter lorsqu’il se lance dans la prospection.
Avec une facturation à l’heure ou à la séance, le coach vit au jour le jour. Ce mode de fonctionnement lui donne peu de visibilité sur les mois à venir. Il n’est pas en mesure de se projeter. Il peut difficilement envisager une stabilité dans son activité ni une croissance sur le long terme.
En proposant des programmes d’accompagnement, le coach engage ses clients dans la durée. Pour créer ces dispositifs, il peut déployer sa créativité. Il composera ainsi, selon ses appétences et ses domaines d’intervention, des offres attractives adaptées aux besoins de sa clientèle cible. De cette manière, il peut offrir des prestations globales et y inclure des formes diverses d’accompagnement individuel et/ou collectif.
Ce type de prestation permet à la fois :
- au client de s’engager dans un dispositif d’accompagnement structuré ;
- au coach de disposer d’une visibilité dans le temps sur son activité et ses revenus, même si l’incertitude financière reviendra parfois pointer son nez lorsque plusieurs accompagnements viendront à se terminer.
S’informer sur les pratiques du marché, tâtonner, se lancer, tester, adapter… C’est au fil des séances, de sa pratique, des relations qu’il crée avec ses clients et de leurs témoignages sur la valeur apportée, que le coach pourra asseoir sa légitimité. Et sa légitimité sera sa meilleure arme pour se faire confiance et avoir confiance en l’avenir.
✨ La liberté de faire ce qu’on aime et d’en vivre n’a pas de prix ✨
Y a-t-il une ombre au tableau ?
Dans la définition de son modèle économique, le coach doit aujourd’hui composer avec diverses intermédiaires. Le coût cumulé de ces intermédiaires peut, au bout du compte, représenter plus de 50% du chiffre d’affaires généré !
Comme nous l’avons vu plus haut, le coach peut être mal à l’aise dans la gestion de tout ce qui est autour de son activité d’accompagnement. Il a la possibilité de faire appel à d’autres professionnels pour certains services comme obtenir des coordonnées de prospects, développer sa visibilité, correspondre à des certifications spécifiques nécessaires pour certaines activités ou certains marchés…
De nombreux intermédiaires ont construit leur business sur cette zone de vulnérabilité. D’ailleurs beaucoup de coachs reçoivent régulièrement des invitations de personnes qui leur proposent des solutions pour développer leur business, améliorer leur communication, apprivoiser les réseaux sociaux…
Au-delà du poids de ces services proposés dans le business plan du coach, il est courant de constater que ces dispositifs fournissent des contacts non qualifiés : prospects qui ne correspondent pas au cœur de cible du coach, personnes dont la maturité de réflexion n’est pas au stade de l’achat…
Le coach est devenu un produit marketing !
La principale difficulté d’un grand nombre de coachs aujourd’hui est de travailler dans la sérénité en ne sachant pas où et comment trouver son business de manière efficace.
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Nous sommes heureux de vous partager ces quelques lignes et nous espérons qu’elles vous seront utiles.
Article écrit par Nathalie CORTI à l’issue du Café Coach le 21 avril 2022 sur le thème “Le coach et l’argent, peut-on gagner de l’argent en étant coach ?”. Le Café Coach est un événement mensuel entre les coachs membres du réseau Co&axial et animé par Bertrand MANGIN.
Au sein du réseau Co&Axial, nous organisons également chaque mois les RDV DevelopActiv (lien d’inscription). Ce sont 1h30 d’échanges en intelligence collective pour nous entraider dans cette partie développement du business d’où leur nom.
Bibliographie
« Profession Coach » De Steve Chandler Et Rich Litvin
Participants au café coach, par ordre alphabétique
Ingrid BERTINA-LEGUAY, Catherine BOSSAERT, Christine BOUKHARI, Léa CHANTREL, Nathalie CORTI, Virginie COURTIER, Hélène COUTAND, Fabienne DELLA NAVE, Émilie DEPOUX, Annaïg KINZELIN, Noémie LACOUR, Bertrand MANGIN, Magali MORBELLI, Jessica RIVIERRE.
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