Dans notre activité d’accompagnant, attirons nous ce que nous sommes ?

Telle fut la question de départ posée entre pairs, puis les suivantes :

  • Nos clients viennent ils à nous, car il se voient en nous ? Ou bien est-ce l’inverse ?
  • Allons nous inconsciemment (ou consciemment) vers des clients potentiels dans lesquels nous nous reconnaissons nous-mêmes ? 

Choisir un coach spécialiste ou généraliste ?

Tout coach formé et compétent a dans sa boite à outils les mêmes essentiels : écoute objective, écoute active, accueil inconditionnel, questionnement puissant. Il a donc théoriquement la capacité de pouvoir coacher n’importe quel client et l’accompagner vers l’atteinte de tout type d’objectif.

En observant les pratiques, nous constatons que certains coachs parlent de leur expérience pour illustrer leur communication voir même l’exposent comme une expertise. Si cette expérience peut favoriser l’empathie du coach pour son coaché qui aurait vécu une expérience similaire, elle peut tout autant être enfermante car elle est liée au vécu d’une personne. Dans cette situation, le coach doit être vigilant à conserver sa neutralité et son impartialité. A l’inverse, ne pas avoir vécu le même type d’expérience que son coaché peut permettre au coach d’être un bon messager car sa capacité à prendre du recul, à réagir avec clairvoyance est facilitée. C’est une question de point de vue, laissé à l’appréciation du coaché !

Au-delà de la propension culturelle nationale à mettre en avant l’expertise – contrairement à la culture anglo-saxonne qui prône une certaine diversité dans les pratiques professionnelles – les tendances marketing nous poussent vers la spécialisation. En argumentant qu’un discours généraliste risque d’être invisible, elles nous préconisent de nous focaliser sur le « client type » que nous souhaitons toucher, d’en décrire toutes les caractéristiques sous la forme d’un personae ou avatar. Au travers de cet exercice, la connaissance approfondie de notre « cible » nous permettra d’identifier un point d’accroche afin de gagner en précision et en crédibilité dans notre communication.

En tant que coach, cette démarche permet de s’interroger sur ses appétences et préciser son désir de pratique à la fois en termes de profil de coaché et de thématiques d’objectif.

Tentons un parallèle avec le métier de comédien : si chaque acteur est censé pouvoir jouer tout type de rôle, certains peuvent se spécialiser voire s’enfermer dans des registres restreints, tandis que d’autres réussissent à exceller en jouant sur une palette large de rôles et à refléter toute la complexité des personnages qu’ils jouent. A l’instar du comédien, le coach peut choisir de concentrer ses accompagnements sur une catégorie de clients, sur une thématique spécifique… ou de s’ouvrir à tout type de coaché, à tout objectif annoncé.

Par ailleurs, un coach entrainé à l’utilisation d’outils comme la Process Communication, le DISC, le MBTI… a développé une capacité d’adaptation :  en déployant différentes énergies, en maniant différents canaux de communication, il a la capacité d’adapter ses messages pour chercher les coachés potentiels sur leur terrain de communication, de pratiquer la communication directe avec bienveillance et assertivité.

Ces différents éléments nous laissent penser qu’il n’est pas nécessaire d’avoir eu à vivre les mêmes expériences que son coaché pour bien l’accompagner. Les préférences personnelles du coach l’amènent à adopter un certain positionnement pour agir selon ses préférences et créer des résonnances. La clé de l’accompagnement réside dans le juste équilibre entre être soi et s’adapter pour faciliter l’apprentissage, la réussite et la mise en autonomie du coaché.

S’agit-il d’une attirance mutuelle entre coach et coaché ? 

Avant la naissance de la relation, le client est attiré par l’image que projette un coach, par ce qu’il incarne au travers de ce qu’il communique.

Le coach peut attirer à lui des profils sociologiquement proches de lui (dans le même univers social, professionnel…) et naturellement un client peut avoir envie de se rapprocher d’un coach qui a vécu les mêmes choses que lui. Sur un coaching de type personnal branding par exemple, en fonction de son choix de mots, de ses comportements… le coach va faire sens à des clients qui entendent ses mots qui observent ses comportements, qui se sentent attirés par ce qu’il a vécu et ce qu’il représente (ce que vous dites raisonne pour moi, vous me comprenez…).

Coach et coaché peuvent aussi partager un socle de valeurs communes. Nos valeurs personnelles sont notre source d’énergie, ce qui nous donne de la motivation dans tout ce que nous accomplissons au quotidien. Inversement, leur non respect nous heurte et entraîne une un sentiment d’insatisfaction. Il semble donc naturel que, intuitivement, le coaché ait confiance et se reconnaisse dans le reflet que renvoie un coach aligné, qui agit en congruence avec ses valeurs.

A l’inverse, un client peut rechercher chez un coach ce qui lui manque, ce dont il a besoin et qu’il voit ou pressent dans l’image que le coach incarne. Il identifie alors ce coach comme étant à même de lui apporter ce qu’il souhaite acquérir ou développer avec une capacité de lui montrer autre chose, de le faire sortir de ses schémas autovalidants,

Cette notion d’attirance est le reflet de la connexion entre l’intelligence cérébrale et l’intelligence émotionnelle du coaché, de l’alignement entre les pensées, les ressentis et les actions du coach. Ces deux effets cumulés permettent de générer des résonnances entre le coach et le coaché, et autorisent chacun à ouvrir son esprit aux synchronicités.

Quelle ressource le coach est il pour le coaché ? 

Il est important de garder en mémoire que le travail du coach est d’aller vers la personne et non pas la ramener vers son expérience personnelle. Pour conduire son accompagnement, il devra donc s’adapter à son coaché avec l’intention de se connecter à lui, créer un canal d’échange, générer une résonnance, déclencher des prises de consciences et des mises en action, petits pas après petits pas.

En fonction de l’expérience du coaché en matière de développement personnel, il est possible qu’il soit dans une lecture mentale des événements au démarrage de l’accompagnement. Le coach posera alors l’intention d’amener son coaché à désamorcer sa résistance mentale, à écouter ses ressentis et entendre les messages qu’ils transmettent.

Au cours de l’accompagnement, il peut arriver que la situation apportée par le coaché interpelle le coach car elle évoque pour lui une expérience similaire vécue et dépassée. Son intention d’accompagner son client devra alors s’appuyer fortement sur son intuition pour être à l’écoute de deux potentiels écueils majeurs :

  • En faisant le lien avec sa propre expérience, le coach risque tomber dans la projection. Or le fait d’avoir vécu une situation similaire n’implique pas que le vécu intérieur, le vécu psychique du coach soit identique à celui de son coaché. Croire le contraire est un leurre et un danger qui pourrait conduire le coach à se mettre à la place de l’autre de façon brutale et non respectueuse ;
  • L’évocation de la situation du coaché peut faire écho à certaines difficultés personnelles du coach et réveiller chez lui des blessures incomplètement résolues.

Antidote : la supervision et un travail sur soi permanent, dont une thérapie si nécessaire, en parallèle de la formation initiale au métier de coach.

En écoutant son intuition et en faisant appel à l’énergie du cœur le coach sera à l’écoute du message qui lui est transmis au travers du coaché. Il sera alors à même de définir la suite à donner à cet accompagnement et d’identifier la manière dont il souhaite travailler sur ses propres blessures.

Au travers de l’accompagnement de nos coachés, nous sommes régulièrement amenés à nous questionner personnellement et à approfondir notre cheminement de développement personnel.  Nous sommes sur un chemin d’évolution continue et de questionnement intérieur permanent. Loin des certitudes et des dogmes, le coach fait preuve de modestie et de remise en cause. Cette posture d’ouverture, nous permet d’être un pilier pour nos coachés, voir un messager inconscient qui lui donne accès à ses propres messages.

Article rédigé par Nathalie Corti à l’issue du rendez-vous mensuel entre les coachs membres du réseau Co&axial, le café coach en visio.

Quelques citations de coaching 

Accompagner quelqu’un, c’est se placer ni devant, ni derrière, ni à la place. C’est être à côté. – Joseph Templier

Je sais t’accompagner « en toi », « jusqu’où » j’ai exploré en moi. – Pascal Lefeuvre

Participants au café coach, par ordre alphabétique

Vanessa ACCETTOLA, Catherine BOSSAERT, Nathalie CORTI, Marie-Ange DELCOURT, Émilie DEPOUX, Marie-Pierre LETANG, Bertrand MANGIN, Cyril MONTERO, Carole TESTA, Laurence VEAUVY.

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